21 Juin 2025 English version đŹđ§
Les galaxies Ă noyau actif (AGN, Active Galactic Nuclei) dĂ©signent une classe de galaxies dont le centre abrite un trou noir supermassif en phase dâaccrĂ©tion active de matiĂšre. Ce processus libĂšre une quantitĂ© dâĂ©nergie considĂ©rable, rayonnĂ©e sur une large gamme de longueurs dâonde, du domaine radio jusquâaux rayons X et Îł. La masse des trous noirs super massifs situĂ©s au cĆur des AGN varie typiquement de 10â¶ Ă 10Âčâ° masses solaires.
Dans le cadre du modĂšle unifiĂ© des AGN, les diffĂ©rences observĂ©es entre les sous-classes (Seyfert 1, Seyfert 2, quasars, blazars, etc.) ne reflĂštent pas des propriĂ©tĂ©s physiques fondamentalement diffĂ©rentes, mais sâexpliquent principalement par des effets dâorientation gĂ©omĂ©trique et par la prĂ©sence dâun tore de poussiĂšre obscurcissant certaines rĂ©gions selon la ligne de visĂ©e de lâobservateur. Ainsi, un mĂȘme objet peut apparaĂźtre comme un Seyfert 1 ou 2 selon que la rĂ©gion dâĂ©mission large (BLR) est visible ou non.
source : https://cosmicvarta.in/narrow_broad_seyfert_galaxies_vivek
Les galaxies de type Seyfert 1 sont caractĂ©risĂ©e par la prĂ©sence simultanĂ©e de raies dâĂ©mission Ă©troites et larges dans leur spectre optique. Ces raies larges, en particulier $H_α$ et $H_ÎČ$, proviennent de gaz en orbite rapide dans la Broad Line Region (BLR), situĂ©e Ă proximitĂ© immĂ©diate du trou noir. La visibilitĂ© de ces raies implique que notre ligne de visĂ©e offre un accĂšs direct Ă la BLR, contrairement aux Seyfert 2, oĂč cette rĂ©gion est masquĂ©e par un tore de poussiĂšre.
Télescope Newton Skywatcher PDS 150/750 monté sur une monture harmonique ZWO AM5.
Spectroscopie : Spectrographe StarâEx BR Ă©quipĂ© dâun rĂ©seau de 300 tr/mm. R â 900. Fente de 26 microns. CamĂ©ra science : Player One Uranus M Pro (IMX585). CamĂ©ra de guidage : ASI290MM Mini
PhotomĂ©trie : Lunette EvoGuide 50 mm Ă©quipĂ©e dâune camĂ©ra ASI533MM Pro et dâun filtre Baader Bessel V, utilisĂ©e pour la calibration en flux absolu.
Logiciel : CCDCiel, SpecINTI, scripts Python
Chaque nuit, le protocole dâobservation a consistĂ© Ă faire le spectre dâune Ă©toile de rĂ©fĂ©rence CALSPEC utile pour la calibration et le calcul de la rĂ©ponse instrumentale. Nous faisons ensuite plusieurs spectres dâune galaxie tout en faisant en mĂȘme temps des acquisitions photomĂ©triques dans la bande Bessel V sur la mĂȘme cible.
Six noyaux actifs de galaxies (AGN) ont Ă©tĂ© observĂ©s dans le cadre de cette campagne : NGC 4151, NGC 4051, NGC 3516, NGC 5548, Mrk 304 et 3C 273. Ces cibles ont Ă©tĂ© choisies pour couvrir une large gamme de masses de trous noirs supermassifs, depuis des Seyferts avec un trou noir de âseulementâ un million de masses solaires (soit environ 10â¶âŻ$M_â$, comme NGC 4051) jusquâĂ un quasar trĂšs massif de plusieurs milliards de masses solaires (environ 10âčâŻ$M_â$ pour 3C 273). NGC 4151, observĂ©e le 16 juin 2025, a bĂ©nĂ©ficiĂ© de bonnes conditions dâobservation, avec un temps dâexposition total de 5600 s (4 Ă 1400 s) et un rapport signal/bruit (SNR) de 90. En revanche, les nuits du 18 et du 20 juin, consacrĂ©es respectivement Ă 3C 273, NGC 4051 et NGC 5548, ont Ă©tĂ© perturbĂ©es par des conditions mĂ©tĂ©orologiques instables, notamment de frĂ©quents passages nuageux. Bien que des temps de pose similaires aient Ă©tĂ© initialement prĂ©vus, les SNR obtenus pour ces cibles restent modestes, entre 20 et 25.
$$
\begin{array}{lcclll}
\text{name} &
\text{obs. date} &
\text{exp. time} &
\text{SNR} &
\text{{$E(B$-$V)$}} &
\\ \hline \\ \textbf{NGC 4151} & \text{2025-06-16} & 4\times1400s & 90 & \text{0.027} &
\\
\textbf{NGC 4051} &
\text{2025-06-20} &
2\times1400s &
20 &
\text{0.013} &
\\
\textbf{NGC 3516} &
\text{2025-06-23} &
4\times1400s &
60 &
\text{0.042} &
\\
\textbf{NGC 5548} &
\text{2025-06-20} &
2\times1400s &
25 &
\text{0.020} &
\\
\textbf{3C 273} &
\text{2025-06-18} &
4\times1400s &
20 &
\text{0.022} &
\\
\textbf{Mrk 304} &
\text{2025-07-05} &
4\times1400s &
15 &
\text{0.108} &
\\
\end{array} $$
La rĂ©duction des donnĂ©es spectrales a comportĂ© plusieurs Ă©tapes clĂ©s. Tout dâabord, une calibration en longueur dâonde a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©e en utilisant les raies de Balmer et les raies telluriques de lâĂ©toile de rĂ©fĂ©rence. Ensuite, la correction de la vitesse hĂ©liocentrique a Ă©tĂ© appliquĂ©e pour prendre en compte le dĂ©calage spectral liĂ© au mouvement de la Terre.
Le spectre a ensuite Ă©tĂ© calibrĂ© en flux absolu ($erg\,s^{-1}\,cm^{-2}\,\AA^{-1}$) en se basant sur la magnitude moyenne ($V$) mesurĂ©e durant la session dâobservation et la courbe de transmission du filtre Baader Bessel V. Un script python Ă Ă©tĂ© dĂ©veloppĂ© pour cela. Ce script permet de convertir un spectre en flux relatif en un spectre en flux absolu, calibrĂ© selon un systĂšme photomĂ©trique donnĂ© (AB ou Vega). Il utilise pour cela une courbe de transmission du filtre Baader Bessel V et la magnitude observĂ©e dans ce filtre pendant la session pour effectuer la calibration. Le principe repose sur le calcul dâun flux synthĂ©tique Ă travers le filtre Ă partir du spectre, qu'on compare ensuite Ă un flux de rĂ©fĂ©rence absolu dĂ©duit de la magnitude et du systĂšme photomĂ©trique. Le spectre est alors mis Ă lâĂ©chelle (multipliĂ© par un facteur) pour que son flux synthĂ©tique corresponde au flux attendu.
La méthode clé consiste à intégrer numériquement le produit du spectre et de la transmission du filtre pour obtenir le flux synthétique. Nous avons utilisé ici le systÚme AB dans lequel le flux de référence est calculé à partir de la formule standard reliant magnitude, fréquence et longueur d'onde.
$$ \begin{align*} f_\nu &= 10^{-0.4 (m_{\mathrm{AB}} + 48.6)} \quad \text{[erg/s/cm}^2/\text{Hz]} \\ f_\lambda &= \frac{f_\nu \cdot c}{\lambda_{\mathrm{eff}}^2} \quad \text{[erg/s/cm}^2/\text{\AA]} \end{align*} $$